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Photoquai Paris

Photoquai
3ème biennale des images du monde
Quai Branly Paris 7

Une exposition qui s’est tenue du 13 septembre 2011 et se termine aujourd’hui 11 novembre 2011.

Une découverte lors d’une balade sur les berges de Seine, quelques extraits de cette exposition qui a lieu les années impaires.  46 photographes de 29 pays non occidentaux renouvellent le regard sur le monde à travers 400 photos en libre accès, de jour comme de nuit.
C’est la troisième édition de Photoquai, qui est fidèle à ses principes : révéler des regards de photographes non occidentaux sur leur société. Le parcours traditionnel se déroule le long de la Seine, quai Branly, et aussi dans les jardins du musée du Quai Branly.

Les photos sont mises en scène sur la promenade qui surplombe les berges, un site magique. Il s’agissait “de ne pas dénaturer la qualité des points de vue qu’il offre de la ville et proposer au visiteur une autre lecture de ce parcours linéaire.

Sur la promenade, Patrick Jouin conçoit une scénographie qui permet aux petits et grands formats d’exister sans s’annuler ni se confondre. Des espaces denses et confinés font place, au détour d’une cimaise, à des vues sur la seine. Les niveaux de lecture, les angles de vue, les perspectives se veulent aussi variés qu’il y a d’artistes exposés.

Le dispositif scénographique, à l’image des pierres charriées par les vagues et repoussées sur la rive, est conçu tel un bloc dense qui, au fil du parcours, éclate, se disloque, s’effrite et finalement en petits fragments, se disperse au delà de la promenade, jusqu’aux portes du musée du quai Branly. De cette métaphore, on retient aussi cette dimension aléatoire et déstructurée, ce désordre organisé, qui conditionnera le parcours par une succession de rythmes et de respirations”.
Dans le jardin, cinq photographes sont mis en valeur dans le paysage végétal dessiné par le paysagiste Gilles Clément. 

Marian Drew Australie Australiana Still Life 2003-2009  

Marianne Drew, artiste de renommée internationale, vit à Brisbane, où elle enseigne la photographie.
Ses oeuvres font partie de la collection permanente de la Galerie nationale d’Australie, à Canberra, et du Getty Museum de Los Angeles.

Dans cette série, elle a créé des natures mortes photographiques allégoriques, qui mettent en scène de nombreux animaux natifs d’Australie. La plupart des animaux de cette série ont été trouvés morts par l’artiste sur la route de Brisbane. Le butcherbirb, par exemple, gisait sur la chaussée menant à la maison de sa mère, et tenait encore dans son bec une paille destinée à son nid.

Wallabies, potoroos et bandicoots n’existent que dans cette région du monde. Leur nombre en diminution constante est le reflet effrayant de notre impact dur l’environnement, et pointe  notre ignorance et notre manque de respect de la cosmologie aborigène, où faune et flore tiennent un rôle dans l’équilibre du pays. Ses photos, prises au cours de ses voyages, figurent le désert australien. Pour créer ses images, elle a eu recours à l’argentique, souhaitant que le caractère physique des différents éléments, comme la légère différence de texture des photos à l’arrière plan, soit perceptible.

Cuba Adrián Fernández Milanés To Be or to Pretend 2008-2011

Né en 1984 à La Havane,Adrián Fernández Milanés a fait ses études à l’Académie des arts plastiques San Alejandro de Cuba, puis à l’Institut supérieur des arts de la Faculté d’arts plastiques, dont il a obtenu le diplôme en 2010.Il a exposé à La Havane ‘fondation Ludwig de Cuba), à Cuba, Houston, au Mexique et au Guatemala.

Son projet est de présenter le quartier Nuevo Velado à La Havane, où il vit. Bâti avant la révolution, ce quartier a été pensé comme un parc habité, sans grilles ni séparations autres que les axes de circulation. Autrefois attribuées à des familles de héros de la lutte contre la dictature, ou restituées aux parents des anciens propriétaires, ces maisons, à l’architecture remarquables, sont aujourd’hui encerclées de barrières, grilles, remparts, qui protègent les coquets jardins privatifs.

Ici, le jeune homme s’est concentré sur une approche des espaces intérieurs et surtout à leur aménagement.
Il a souhaité constituer une série à la manière de Vogue Décoration, qui donne à voir quelques très beaux volumes et du mobilier élégant, ainsi qu’un penchant affirmé pour le kitsch. Mais c’est finalement en extrayant quelques bibelots de leur contexte que Adrián Fernández Milanés, en les photographiant  en studio, a réalisé le véritable portrait de ceux qui vivent dans ces maisons cossues.

Empruntant coups à fruit, vases, tissus et papiers peints, l’artiste a joué avec les motifs sous un &éclairage très maîtrisé. Le résultat est imparable et n’appelle aucun commentaire.

*En regardant avec attention, on se rend compte que les fleurs sont artificielles et les fruits en plastique.

Photoquai 2011

Quai Branly

Russie Sergey LOIER Imperceptible. Waiting Little People 2008 Je fais toujours le même rêve. Ma mère 

Né à Omsk en 1971, Sergey LOIER est encore très jeune quand il reçoit en cadeau un FED 5C, copie russe du Leica. Il passe alors des heures à photographier les enfants au bac à sable sans savoir que vingt-cinq ans plus tard, ses amis lui demanderont de photographier leurs enfants dans les aires de jeux. En créant ses propres histoire, Sergey ne cherche pas à mettre en scène une idée mais à exprimer son vécu et son ressenti intérieurs.

Ce projet est né en 2005 d’une idée : ne pas oublier qu’il y a, autour de nous, des enfants qui n’ont ni père ni mère. Qui vivent à côté de nous.Qui attendent chaque jour que des parents viennent. Qui manquent d’affection et de chaleur. Notre rue abrite peut-être un orphelinat ignoré, par la fenêtre duquel un enfant regarde silencieusement les passants, espérant reconnaître celui qui viendra le chercher.

Ce projet est mené à bien en 2008, les prises de vue ont eu lieu dans le musée municipal d’Omsk, alors fermé pour travaux. Des enfants de 4 à 6 ans y ont participé. La plupart avaient passé l’essentiel de leur existence à l’orphelinat. Les prises de vue terminées, tous ont trouvé une famille.

Petits mais très adultes, ces enfants ont beaucoup échangé et fait preuve d’une extrême curiosité. Vifs et sincères, ils se sont appliqués à jouer leur rôle, exprimant le désir constant d’aider et de partager leurs propres façons de voir et d’interpréter.

Inde Mohan Verma Facelees 2000-2011
Né en 1960 dans l’état de l’Haryana, au nord de l’Inde, Mohan Verma vit et travaille à Dehli. Diplômé de la photographie en 1978, il devient professionnel en 1980.Il s’oriente vers le portrait et met son style glamour au service des studios de quartier qui affichent ses tirages grand format dans leurs vitrines. Dans les années 90, il observe que ses clients photographes découpent les visages de ses modèles pour créer des corps “prêts à porter” : plus besoin d’enfiler vestes et cravates, les clients peuvent venir en tee-shirt se faire tirer le portrait et son dotés pour l’occasion d’un corps parfait, vêtu d’un impeccable costume-cravate ou d’un somptueux sari.

Mohan Verma se lance alors dans le production de ses propres images à corps sans visages, Faceless, il les assemble sur fonds numériques, le tout vendu sous forme de CD thématiques : costumes à l’occidentale, vêtements indiens traditionnels, saris, tenues de mariage, etc. En Inde, ce principe de désolidariser la tête et le corps n(est pas nouveau. Dans l’imagerie religieuse hindoue, la tradition des avatars multiplie les apparitions de corps composites.

Le principe des photographies Facelees de Verma en disent long sur l’Inde contemporaine : va et vient entre culture indienne et influences occidentales, vêtement traditionnels et dernière mode, poses figées ou positions aguicheuses…A l’image de la société indienne, ces signes identitaires -et les fantasmes qu’ils véhiculent- se marient et s’affrontent.

Thaïlande Maitree Siriboon Isarn Boy Soi 4 2008
Maitree Siriboon est né en 1983 à Ubon Ratchathani, dans la province de l’Isan, au nord de la Thaïlande. A 15 ans il a déménagé à Bangkok pour étudier à l’Ecole des Beaux-Arts puis à l’université Silpakorn, dont il est diplômé. Ses photos, plusieurs fois primées en Thaïlande sont publiées dans le monde entier, notamment dans les prestigieux magazines Esquire, Elle, et Wallpaper.

Le peuple Isan représente un tiers des thaïlandais; pauvre, encore dominé par l’ancien royaume de Siam, il est souvent stéréotypé : des gens portant des drôles de nom, vivant de petits boulots, et préparant une cuisine malodorante. Paradoxalement, pour les citadins, cette province représente la “vraie” culture thaïe, même si la plus grande partie de la population est d’origine laotienne. Lui qui ne trouvait pas sa place à son arrivée à Bangkok est devenu artiste, et se sent bien dans sa peau, attitude peu répandue chez les Isan selon lui. D’où l’ambivalence des rapports de Maitree Siriboon avec sa région natale.

Le titre de cette série évoque les garçons qui monnayent leurs charmes dans Silom Soi 4, la rue gay de Bangkok. Maitree Siriboon s’y sent comme chez lui, plus encore que dans son village natal. Sur les photos, il se représente nu et affublé d’ailes d’ange : à la fois allusion au souvenir d’avoir été perçu comme une bête de foire à son arrivée à Bangkok et une mise en garde contre tout jugement hâtif à l’égard des money boys.
“Si je n’étais pas devenu artiste, j’aurais fini là, observe t-il. Il n’y a pas d’un côté, dans les boîtes, les gens “mauvais”, et de l’autre, dans les temples, les gens “bien”. Ce qui ne veut pas dire que je souhaite à tous les jeunes d’Isan d’atterrir à Silom Soi 4.”

Dans cette oeuvre il pose entouré de sugar daddies; les “papas gâteaux occidentaux, nus eux aussi. L’aspect théâtral est appuyé par le rideau rouge, soulignant ainsi la nécessité de se mettre en scène pour survivre à Bangkok, ville à la fois factice et réelle.

Sources : sur site  

33 commentaires pour “Photoquai Paris”

  1. chatbada.over-blog.com

    Bonsoir Francine,
    L’art dans la rue à la portée de tous …une promenade guidée haute en couleurs et en découvertes …
    On aime ou on aime pas mais au moins, on a la possibilité de se faire une propre opinion sur cet art qui est , à mon avis, de la peinture contemporaine …
    Je te souhaite une douce soirée .
    Je t’embrasse

  2. poseidonia-kamaloth.com

    coucou,
    merçi pour la découverte de ces 3 photographe qui ont pour moi beaucoup de talent. ici on a un temps superbe et avec le soleil, les après midi sont bien agréable. passe un très bon dimanche après midi ainsi qu’une excellente semaine, bisous

  3. leblogdebilou.eklablog.com
    bonjour francine
    j’aime beaucoup cette série
    même si pour le choix des photos exposées se porte sur
    la première série
    et pour les photos et pour le but
    bisous passe un très bon dimanche

  4. champsfleuri.eklablog.com
    oh Francine, une expositon photos vraiment hors des sentiers battus, a voir mille fois ! merci de nous montrer comme si on y était !
    j’ai vu sur le net :
    L’exposition : Le peuple de paris au XIX° siècle, est visible depuis le 5 Octobre 2011 jusqu’au 26 Février 2012 au Musée Carnavalet à Paris.
    voila une expo qui me plairait aussi si j’étais de Paris… mais tu dois certainement le savoir.
    Bon dimanche et merci d’etre la a partager.

    • norbert794.over-blog.com

      Bonsoir Francine, Je vais attendre alors ce geai mon amie… Ce soir Ob ne veut pas me montrer toutes tes photos… je repasserai alors… Bon dimanche mon amie… Bisous…

  5. la prostitution quand on a besoin de survivre et souvent les parents vendent leurs enfants dans les campagnes asiatiques…

  6. marcopolo29.over-blog.com
    merci Francine, pour cet article passionnant, notamment la partie consacrée à l’Inde
    bonne fin de journée
    bises

  7. gootchaibordercollie.skynetblogs.be

    superbe ton article! il m’a vraiment bien plu!! Ce que je préfère ce sont les photos des enfants que c’est magique et émouvant en+ ils on trouvés une famille!! Bravo! bisousssssssssss

  8. C’est le genre d’exposition qui me plait beaucoup , on se promène et en même temps on apprécie ces réalisations qui m’ont l’air magnifique

  9. bonjour francine
    encore une fois je suis éblouie par l’aspect géant
    de cette expo
    décidément Paris m’épatera toujours et je ne m’en lasserais jamais !

    merci oui la reprise ça va très bien mais un peu de mal à gérer mon emploi du temps mais ça y est j’suis un peu plus dans le bain chaque jour
    tout gros bisous passe une bonne après midi

  10. Bonjour Francine, fantastique, avec toi il y a toujours qqchose a voir ,
    et ce musé gratuit a ciel ouvert est vraiment fantastique,
    merci de nous en faire partager un peu !

    difficile pour moi de voir tout le monde hier
    grosse journée de rendez vous au dehors, mais me voici
    pour te lire avec plaisir. ”belle journée de soleil pour toi”

  11. Quelle très bonne idée ces expos extérieurs comme cela plein de gens peuvent en profiter et peut-être s’éveiller à l’art!! Merci pour le partage!! Bisoussssssss

  12. je suppose que ces artistes photogaphes ont aussi un site où j’aimerais bien les visiter car certaines de leur photos m’intéressent afin de m’inspirer sur la peinture pastel

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