Murs à pêches de l’impasse Gobetue
Entrée Impasse Gobetue Montreuil (93) Seine Saint Denis
Métro : Mairie de Montreuil
Hier je me suis perdue sur les hauteurs de Montreuil, pour découvrir la campagne en ville, un petit coin de paradis… jalousement gardé par ses locataires.
“Montreuil est un village à deux lieues de Paris où la culture des arbres fruitiers est portée à la perfection”. Roger Schabol, “Discours sur le village de Montreuil”, la pratique du jardinage, 1771
Présentation
Grosse mignonne, prince of Wales, grosse noire, téton de Vénus…
La ville de Montreuil-sous-Bois dut son surnom de Montreuil aux Pêches à Girardot, un passionné d’horticulture du XVIIIe siècle. Un jour Louis XIV croqua dans une pêche provenant du jardin de Girardot, un ancien mousquetaire établi à Montreuil, et reconverti dans la culture des pêches.
Etait-ce une grosse mignonne, une galande ou un téton de Vénus? On ne sait…
Toujours est-il que le Roi Soleil fut séduit : la pêche était fameuse, bien plus que celles produites par La Quintinie dans le potager royal de Versailles. Ce dernier en fut vert de jalousie.
Il prit ses renseignements…On lui rapporta que le jardinier faisait pousser ses pêchers sur de hauts murs de pierre et de terre recouverts d’une épaisse couche de plâtre. Le secret? La blancheur du matériau reflétait la lumière et le plâtre emmagasinait la chaleur durant la journée pour la restituer la nuit, favorisant ainsi la maturation précoce des pêches.
Les murs sont hauts de 270 mètres, et parallèles entre eux :
Cette technique unique en son genre, permit de produire sous le climat de la région parisienne des variétés de fruits habituellement réservés aux climats doux du sud de la France. Louis XIV réclama des pêches de Montreuil, la cour aussi évidemment. Le secret des murs transpira et les paysans de Montreuil imitèrent le précurseur. Les murs à pêches ont poussé comme des champignons dans la ville de Montreuil. Le milieu du XIXe siècle fut l’apogée de la culture des pêches : on comptait 600 kilomètres de murs à pêches.
En 1905, des kilomètres de murs à pêches quadrillaient la ville de Montreuil :
En 1907 l’implantation des murs à pêches représentait 720 hectares sur les 930 de la ville. Aujourd’hui seulement 38 hectares subsistent, des murs fantomatiques, des fragments délabrés, à quelques exceptions près. Car ces murs sont très fragiles : une fois leur chaperon protecteur effondré, l’eau de pluie à tôt fait de dissoudre le plâtre des parois.
Un patrimoine en péril
Le dernier triangle de murs à pêches se situe tout au fond de l’impasse Gabetue. Une association s’évertue à redresser les murs croulants grignotés de lierre, de houblon et de clématites. Autant remplir le tonneau des Danaïdes, car les pierres, le plâtre et le savoir-faire d’antan en manière d’extraction de gypse ou de chaperonnage des murs se fait rare.
Mais ne boudons pas notre plaisir, car les dernières parcelles de murs à pêches qui subsistent offrent une belle balade bucolique et nostalgique. A ce jour les murs sont restaurés.
Il était une fois des murs…
Les horticulteurs montreuillois sont à l’origine de la structure parcellaire en longues bandes si emblématiques de Montreuil. Les murs qui ont quadrillé la ville pendant des siècles sont, à l’époque, des outils agricoles et servent à palisser des arbres fruitiers : des pêchers, bien sûr, mais aussi des cerisiers, des poiriers, ou des pommiers. Développée à partir du XVIIe siècle, leur construction, à base de pierres, de terre et surtout de plâtre issu des carrières de gypse de la ville, atteint son apogée au XIXe siècle. Les murs recouvrent alors le tiers de la ville, encore largement agricole pour fournir les marchés parisiens.
…et des pêches
Les pêches de cet arbre sont mûres, le pêcher doit être bien exposé :
C’est la pêche qui a donné ses heures de gloire à l’arboriculture montreuilloise. Pouvant atteindre 700 gr, elles sont un met de choix servi sur les tables de Louis XIV, du Tsar Nicolas II ou de la reine Victoria. En 1825, une quinzaine de millions de pêches est produite à Montreuil.
…et des hommes de talents
Horticulteurs et arboriculteurs de la ville mais aussi de Bagnolet ou Fontenay, les “Montreuil” partagent une vision commune de la conduite du verger. Adeptes du bel art et du beau fruit, ils développent des techniques de taille innovantes qui restent pertinentes aujourd’hui.
Les murs à pêche, un patrimoine vivant
Des murs qui résistent…
Les murs à pêches constituent encore un ensemble visible dans le quartier Saint-Antoine, entre le rue de Rosny et la rue Pierre de Montreuil. La production de fruits s’est réduite sous la pression de l’urbanisation, et tout particulièrement avec la construction de l’autoroute A 186 qui coupe en deux ce quartier.
Aujourd’hui, seul un horticulteur professionnel cultive encore des fleurs de coupe. Le secteur résiste malgré tout à l’urbanisation. Beaucoup de parcelles sont en friche. Certaines sont habitées par des familles tsiganes ou cultivées par des associations et d’autres sont utilisées comme jardins familiaux.
…avec du caractère
Depuis fin 2003, par mesure de protection, 8,6 ha du site ont été classés par le Ministère de l’Environnement pour son caractère historique et pittoresque et des associations ont commencé à restaurer des murs. En 2009, avec l’aide du Ministère de l’Environnement, la ville a initié une première phase de restauration plus large des murs dont les travaux ont commencé en 2011 sous la direction d’un architecte du patrimoine.
…et un coeur qui bat
Les nombreuses associations et jardins familiaux mettent en valeur les murs à pêches et contribuent à faire connaître le patrimoine horticole montreuillois. Lieu de vie à part entière les murs à pêches s’animent tout au long de l’année grâce aux spectacles, à la pratique du jardinage et à la découverte de l’histoire du site.
Palissage à la loque
Cette technique caractéristique de l’arboriculture ” à la Montreuil” consiste à soutenir les branches des fruitiers à l’aide de morceaux d’étoffe (loques) et de clous plantés dans l’enduit de plâtre des murs.
Sources : découvertes insolites autour de Paris, éditions Parigramme
www.montreuil.fr
carte postale : http://www.des-gens.net/Les-murs-a-peches-de-Montreuil
Merci Francine pour ce partage très délicieux.
Bises.
Je suis content pour toi une bonne pêche c’est toujours bon
Bon tu êtes au feu d’artifice ? je l’ai vu à la tv un bon concert et puis le feu superbe
A bientôt
il est dommage, en ces temps où fruits et légumes sont devenus des consommations de luxe, de constater que de tels vergers sont en recul.
Il serait impensable qu’ on ne puisse aujourd’ hui, reproduire cette forme de culture.
Ce qu’ il en reste est d’ autant plus précieux !
Merci pour cette découverte appétissante
bonne journée
bisous
Bonjour françine hummm j adore les pêches en faite tous les fruits d’été comme c’est bon dommage que cela dur pas bien longtemps malheureusement je te souhaite un très bon lundi déjà une nouvel semaine qui commence
BonjourFrancine un reportage très interessant sur ces murs .
très belle ta carte ancienne et impressionnant a voir tout ces murs blancs.
bon lundi bisous monique
bonjour que de murs sur la photo ancienne il y a de quoi se pendre !! magnifique feu hier soir a paris je l’ai vu dans son intégralité sur ITélé bonne semaine bises
Original! mais tu nous dis pas si tu les as gouté et si elles sont bonnes!
Alors ? ta plainte qu’est ce que cela a donné ?
Bonne journée
Coucou Francine.
Une belle découverte. J’ai des souvenirs de Montreuil, et surtout de ses habitants qui se cadenassent pour éviter les incivilités. Je ne pensais pas qu’il existait encore un peu de végétation dans ces lieux. La carte postale ancienne est vraiment magnifique. Merci pour ces explications, photos.
Bises et bon lundi. ZAZA
Hello Francine
Belle decouverte que ces murs à peche !
bizz et bonne semaine
pat
salut
ca sert les murs à Paris
bon début de semaine
Bonjour Francine, que de bons souvenirs, je connais bien ces “murs à pêches” car j’ai une très bonne Amie qui habite “Montreuil” et elle m’a souvent emmené voir ces “murs à pêches” qui ont toujours fait la fierté de Montreuil….. Superbes tes photos, j’en ai également quelques unes dans mes archives…. Je vois que tu t’es régalée avec une bonne pêche, et en plus elles sont cultivé de façon artisanale…. Bonne soirée, bisous. “Miss Mary
Tu m’en bouches un coin! J’ignorais complètement cette histoire de culture et je goûterais bien volontiers une de ces pêches. C’est amusanrt de savoir qu’à Paris, tout pousse!
Bonne journée, gros bisous de Mireille du Sablon
C’est bien dommage qu’il n’en reste que si peu ! leur nombre était impressionnant quand on regarde la carte postale ! quel bonheur de mordre dans un fruit juteux et gourmand ! belle fin de journée !Bises
Bonjour Francine,
Magnifique reportage qui nous prouve qu’autrefois, nos anciens avaient des techniques de cultures trés élaborées . Peut être moins productif , mais plus qualitatif. Quand on voit cette belle grosse pêche.
Bonne soirée
amitiés
Bonjour Francine
Ton article est très instructif car moi non plus je ne connaissais pas du tout l’histoire de ces murs à pêches et son système ingénieux pour faire murir ce fruit sous ces lattitudes moins chaudes que celles du midi….et en plus je vois que tu as été chanceuse !!
.
Je te souhaite une très belle journée
Gros bisous
Chronique
bonjour Francine j’aurai bien croque cette pêche hihi bisous
Marcel
bonsoir Francine … merci pour ton com … tu as le droit de ne pas aimer Bruel mais je te trouve quand même un peu dure et définitive sur ce chanteur, plutôt à mon sens, meilleur que tout ce que l’on entend maintenant sur les ondes …. de simples remakes et mixages sur des airs de “notre époque” !!!
Etonnants ces murs de pêches …. je comprends que tu aies affronté les rayons du soleil pour les voir …. j’adore les pêches … surtout les blanches …. et les pêches de vignes, un délice …
bonne fin de soirée – bisous
PS : je n’ai pas payé pour le concert … invitée par un fournisseur !!!
Des fruits bien appétissants. C’est vrai que c’est insolite de voir ces cultures.
Je connais le site car je suis allé au collège pas très loin de cet endroit. Il y a longtemps…
En tout cas, un beau reportage.
Bises sous la chaleur.
Sais tu qu’en Ardennes la loque désigne la serpillère ?
Très intéressant ce reportage, on se croirait dans l’émission des racines et des ailes ! je ne doute pas que certains promoteurs aimeraient construire de immeubles à la place de ces vergers.
bonne soirée Francine.
Bonjour Francine!
merci pour ces deux dernières visites dans la nature et végétation. Maintenant on sait où aller chercher à Paris un coin vert.
Dommage qu’il reste très peu de place pour la culture de pêches.
Bonne journée Bisous
A bientôt
Bon courage pour le travaille mais je sais que tu vas tenir apres photos en perspective
On raconte cette histoire dans ce merveilleux livre de Marcel Picard “Bagnolet dans l’histoire” et d’ailleurs sur l’écusson de Bagnolet figure un pêcher et 3 belles pêches. Douce journée chaude. Bisous Christiane
des techniques que les gens ne savent plus utiliser sans doute, tout se perd !! Montreuil, je crois que nous y sommes allés, mais je me souviens d’une ville pas du tout ce côté rural !!
bisous
Dommage qu’elles aient disparue….. Belle journée
Bonjour Je te souhaite un très bon lundi Nos amitiés bises Qing&rené
Je suis bien tranquille que 80% des parisiens ignorent ce magnifique patrimoine, quand je vois ta carte postale d’hier je me dis que cela devait être magnifique !
un superbe article que je partage …
bonne journée
on se croirait à la campagne,j’ignorais que l’on pouvait y trouver des pêchers
Je te souhaite de passer une bonne journée
bisous
trés interessant
un vrai patrimoine vivant merci pour cet article
et la belle photo ancienne
( j en avait entendi parler mais ne situait pas du tout )
bonne journée pour toi
kenavo