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Le Chuuuttt !!! de Jef Aérosol

Chuuuttt !!! Jef Aérosol
place Igor Stravinsky, 75004 Paris

Fresque monumentale de Jef Aérosol, mise en œuvre par la galerie Vertikall, inaugurée le samedi 18 juin à 10h30.
Street art (Art de la rue) 

Il a des airs de Salvador Dali, ce visage en noir et blanc : yeux écarquillés, index posé sur les lèvres comme pour faire « Chuuuttt!!! 

Jef Aérosol fait « Chuuuttt !!! » dans la grande symphonie urbaine de Paris

Cette fresque est très récente puisqu’elle date de 2011, et elle est éphémère car elle restera en place jusqu’en 2014, début d’un autre « ravalement » de la façade. Ces photos seront alors collector. Elle orne un mur qui était nu, à proximité du centre Georges Pompidou et de la fontaine Stravinsky.

 

C’est un des plus grands pochoirs jamais réalisés au monde, et c’est un artiste français qui en est l’auteur. Jeff Aérosol,  de son vrai nom de Jean-François Perroy, est né en 1958 à Nantes. Il est l’un des pionniers de l’art urbain. Il a réalisé pendant une semaine, au centre de Paris, l’un des plus grands pochoirs jamais réalisées au monde. ” Chuuuttt !!! » a été inauguré le 18 juin 2011. Ce virtuose de la technique pochoir-carton est aussi musicien. Il “se définit d’une manière multiple : peintre, pochoiriste, artiste du street art, de l’art urbain, de l’art contemporain, du pop art.”

Entretien sur le monde qui nous entoure.
RFI : Un autoportrait de 350 m2 au cœur de Paris, cela ne sent pas la modestie !
Jef Aérosol : Cela n’a aucun rapport, ce que ce soit mon visage ou n’importe quel autre visage, peu importe. En
toute façon, on ne me reconnaît pas. C’est un autoportrait, mais franchement, on voit les deux yeux, j’ai l’index devant la bouche… Le souci pour moi n’est pas du tout de me représenter. Je voulais montrer une posture. Au lieu de chercher quelqu’un j’ai pris mon autoportrait. J’espère que sur ce visage tout le monde peut se reconnaître et s’identifier. Bien sûr, on peut dire que c’est un peu mégalomane ou narcissique, mais, moi, j’avais complètement oublié que c’était moi-même. C’est un type qui fait « chut ! », voilà.

RFI : Malgré ce « chut ! » monumental, vous parlez à voix haute devant votre fresque !
J.A. : Le « chut ! » n’est pas là pour demander aux gens de se taire ! Il n’est pas là pour demander le silence. Il
est là pour dire qu’il y a peut-être des choses à écouter, que vous n’avez pas l’habitude à écouter. Une fois dans le stress de la ville, les gens ont l’impression que la bande sonore du monde urbain, ce ne sont que des moteurs de voitures ou des sirènes de police. Or, il y a aussi des gamins qui jouent au foot, il y a des touristes qui discutent, il y a des oiseaux qui chantent. Il y a le bruit des talons des demoiselles au printemps, il y a les saltimbanques du parvis de Beaubourg qui jouent de la musique et font du théâtre. En tant que musicien, j’aime bien demander aux gens de prêter un peu d’attention à cette grande symphonie urbaine. Et puis –sans parler à voix basse- il y a aussi simplement le fait de se dire : écoutez-vous les uns les autres.

RFI : Votre fresque géante se trouve à la place Stravinsky à côté de la fontaine Niki de Saint-Phalle. Elle est entourée du Centre Pompidou, de l’Institut de recherche et de coordination acoustique/musique (Ircam), il y a l’église Saint-Merri du XVIe siècle. Pourquoi ce lieu ?
J.A. : Ici, nous sommes vraiment au cœur de Paris, au cœur d’une quintessence parisienne. Nous avons des bâtiments très contemporains comme le Centre Pompidou jouxtant des monuments historiques comme l’église Saint-Merri. Quand je dis « chut ! », j’ai les yeux écarquillés, je dis aussi : regardez autour de vous ! Paris est une ville magnifique. Sur ma fresque, on continue à voir le fond du mur, j’ai mis du blanc et du noir, mais on a le blanc du mur qui est toujours présent. C’est une certaine façon de dire : je viens poser une très fine couche sur un patrimoine que je respecte. Je viens de m’insérer –avec une part de provocation ou de pertinence- dans un paysage urbain pour lequel j’ai un très grand respect. J’espère de garder toute l’humilité que ce lieu impose.

RFI : L’expression du visage, les yeux, le nez, la direction de la tête, sont-ils adaptés au lieu ?
J.A. : Cela est peut-être au public de le dire. Moi, j’ai essayé de faire une image qui ne soit pas naïve ou juste
jolie ou purement décorative. J’ai essayé de ne pas faire une image qui soit violente ou qui explicite de façon frontale un message politique. J’ai essayé de faire une image qui interroge un peu, qui prête à penser.

RFI : Vous avez travaillez pendant cinq jours à la réalisation de la fresque. Il y avait le soleil, la pluie, sur la place il y avait des curieux, des touristes, des enfants, des footballeurs, vous avez fait des pauses en buvant de la bière ou en donnant des autographes… En quoi cela interfère ou change votre pochoir final ?
J.A. : Cela change quelque chose. Il y a beaucoup gens qui sont passés. Je suis très occupé, je ne peux pas parler
pendant des heures avec les gens, mais un petit mot, un petit sourire, un petit pouce levée en disant : « super ! », cela donne… voilà, la journée est gagnée. Même les gens qui n’aiment pas et qui disent que c’est de la merde. Cela aussi est important. Mon leitmotiv est : une vie humaine, cela dure très peu de temps.

RFI : Vous avez travaillé sur des murs du monde entier : à Berlin, Paris, Lille, Londres, Vienne, Tokio… quelle est pour vous le pays idéal pour le street art ?
J.A. : Il n’y a pas de pays idéal. Evidemment, il y a des pays où ceux qui travaillent sur les murs ont un certain
mérite, parce qu’ils subissent des régimes qui sont autoritaires ou avec une censure. Je tire mon chapeau à ces gens-là qui travaillent dans la rue en prenant des risques. Je suis en contact avec un jeune artiste qui s’appelle IC qui bombe les murs de Téhéran et qui fait des choses extraordinaires. Pour travailler là-bas on prend des risques qui sont importants. Ce qui est formidable, il y a à la fois des régimes, des pays, et en même temps il y a une énorme nation, la blogosphère, la toile, l’internet, qui autorise la communication entre tout le monde et permet d’abolir
certaines frontières. Le street art bouge et circule. Des gens qui habitent aux antipodes peuvent partager des images, des idées, s’échanger par la poste des œuvres sur papier qu’ils ont collé l’un pour l’autre dans des pays où ils ne vont jamais. Le web a changé énormément des choses. C’est une révolution à tous les niveaux. Pour l’art aussi.
RFI : Le premier pays au monde qui accueille le street art, c’est alors la toile ?
J.A. : Oui, je dirais ça.

sources : http://www.rfi.fr/     

36 commentaires pour “Le Chuuuttt !!! de Jef Aérosol”

  1. hello il y a des sacres dessinateurs chez ses gens la ici dans l’entité d’estaimpuis a 20 km d lille le maire a laisse faire les artiste sur les ponts d’autoroute et autre boites electriques belle idees je trouve ,bon dimanche bises

  2. Je trouve cela magnifique , autre façon de suggerer des idées , et puis s’ecouter c ce ki ns manque , par ces temps d’indifference …bravo a quand d’autres murs de Paris ? merci pour ce partage .

  3. D’habitude je n’aime pas les tags (ma banlieue en est couverte et presque toujours elles sont violentes!) mais là j’avoue que ce “chut” me plait bien!
    Par contre je me rappelle avec amusement la visite de ce quartier avec un conférencier qui n’aimait pas mais alors là pas du tout, Niki de Saint Phalle! et qui avait son franc parler, il trouvait que ça ressemblait à des m…..! J’avoue qu’il était un peu particulier……mais avec beaucoup de culture!
    Douce journée avec ce petit brin de soleil. Bises. Christiane

  4. Hello Francine
    Ce que je dis c’est pour les Marseillais ! hi hi hi Nous les niçois nous sommes plutot discret ….
    bizz
    pat

  5. Quelle jolie, chute pour ce Chut, j’aime bien sur les murs , par contre la fontaine , c’est pas mon truc , trop moderne…alors auras-ton du soleil aujourd’hui…..

  6. oups je crois que j’ai beaucoup de retard chez toi, pas venue cette semaine.
    je fais partie de ceux “qui aiment”. Un auto-portrait ? ce n’est pas flagrant quand on ne voit qu’une partie du visage. Ce monsieur devrait tenter sa chance à Melbourne, là bas ils laissent les graffeurs s’exprimer, mon fils a fait plein de photos des murs décorés, parfois des ruelles complètes.
    Je vais voir les tortues et ensuite NCIS. bonne soirée Francine.

  7. Bonsoir Francine,
    Comme quoi les “tags” peuvent embellir la rue… parfois… et ici c’est bien le cas.
    Et oui… encore et encore de la neige: dans la région elle n’a pas été absente depuis le 31 novembre!
    Bon weekend, Frans

  8. Ce genre de réalisation a sa place au milieu de bâtiments modernes.
    Je ne suis pas sur que ce mur était l’ endroit idéal, et profite à notre patrimoine.
    Mais bon, puisque l’ oeuvre est éphémère !!!
    bonne journée
    bisous

  9. Hello Francine
    Il ne pourra pas me dit chut , car je ne me tais jamais …. hi hi hi Tu vois un gars du sud se taire toi ! hi hi hi On a toujours quelque chose à dire ….
    bisous
    pat

  10. Bonjour Francine: C’est le genre de peinture qui a sa place dans les villes . Cela interpelle tout en masquant les laideurs des murs pisseux . Dommage que des tagueurs de bas talent viennent souvent se poser dessus comme des mouches à crottes . Bises et bon week-end

  11. bravo à l’artiste,mais je trouve que l’empacement n’était pas l’endroit idéal
    pour ta pétition je l’ai déjà signée
    Je te souhaite de passer un bon week-end
    gros bisous

  12. Coucou Francine, j’aime les fresques murales que l’on trouve dans paris. Surtout lorsqu’il s’agit de trompe l’œil car ils se fondent dans l’ambiance de la ville. Parfois c’est réellement bluffant. ;O)

  13. Bonsoir Francine,
    Je trouve que l’autoportrait est plutôt fidèle à son auteur .
    J’ai du mal avec l’art moderne côtoyant l’art ancestral. Je toruve que c’est heureux que cette oeuvre ne soit qu’éphémère …
    Salvador Dali aurait sans doute aimer .
    Bonne fin de semaine .
    Bisous.

  14. J’aime bien.
    Que veux tu que j’aille faire dans le sud ? pas pour moi ce coin là de la France. Je préfère les terres du milieu même si elles sont plus arrosées. Profite bien du week-end. Bisous. Yves

  15. bonsoir
    j ai déjà signé la pétition et aussi une pour mon mari
    je suis une fan de ses magnifiques serres et j’ espére qu elles perdureront
    merci pour tes visites sur mon blog et de tes res beaux articles
    kenavo FRANCINE

  16. La fontaine Stravisky: très beau souvenir pour moi! C’était lors de ma première venue à Paris, à l’occasion d’un voyage scolaire organisé par mon prof de philo… qui nous avait envoyé visiter les quartiers chauds et avec qui on avait fait une descente dans un bar d’où on était sortis complètement saouls! Je n’ai pas retenu grand chose de ma visiter du Louvre, le lendemain, ayant une terrible gueule de bois… enfin, je le suis rattrapé depuis!

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