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Bois de Vincennes après la tempête

Le bois de Vincennes a pansé ses plaies, grâce au travail des bûcherons et des forestiers. La tempête du 26 décembre 1999 dévaste la moitié du bois de Vincennes. Les vents arrachent 210 hectares de forêt, un des deux gros poumons verts de Paris est anéanti.

« Après avoir pleuré leurs arbres centenaires, bûcherons et forestiers parisiens ont retroussé leurs manches, et une végétation plus variée et plus forte a repris le dessus.”  

Louis-Marie Paquet, conservateur du bois de Vincennes à l’époque, se souvient des larmes après la tempête : “j’ai vu de solides bûcherons pleurer, des jardiniers aussi. Quand vous avez passé votre carrière à soigner un endroit qui part en quelques heures, c’est très traumatisant”. 

Rentré “dare-dare” de vacances, Louis-Marie Paquet confie son “choc” en voyant le bois de Vincennes, réaménagé sous Napoléon III et vestige de l’antique ceinture forestière qui entourait Lutèce. 

“Je suis arrivé par le sud. De là on voyait un grand séquoia géant, il n’était plus là”. Puis “ça a été un peu la panique”: “Il y avait tellement de dégâts, des vieux chênes à terre, du bois partout sur un sol devenu impraticable”.   

Le bois était en effet impraticable, et son accès était interdit aux promeneurs, car dangereux : des arbres pouvaient encore tomber. Je suis allée m’y promener malgré l’interdiction, il fallait enjamber les troncs tombés à terre. Je n’ai pas reconnu mon bois. Des arbres jonchaient le sol, et il était impossible parfois de poursuivre son chemin. A la place des arbres, des “trouées” se sont formées, rendant le bois clairsemé. Encore maintenant j’ai du mal à le reconnaître.

J’ai suivi tous les week ends les travaux de remise en état, qui ont duré 10 mois.  Petit à petit, j’ai pu remprunter les chemins et faire ma balade habituelle, et là, le choc : à l’endroit où j’aimais observer les écureuils (ils y étaient très nombreux), plus un seul arbre, rien, une trouée. Elle existe toujours… et ne j’ai pas retrouvé mes écureuils, ils ont dû migrer ailleurs. 

Le bois de Vincennes paie un très lourd tribut. Soixante dix mille arbres sont à terre ou cassés par le vent. Les dégâts sont considérables. En  ce lendemain de réveillon, l’urgence était de  “dégager les gens coincés dans leurs pavillons en lisière du bois”.

“Tout le monde a mis la main à la pâte”, y compris l’armée. Les travaux de dégagement qui au départ devaient durer six mois, ont été terminés 10 mois plus tard.

Un plan de gestion, prévu sur 15 ans  est mis au point par les forestiers et les bûcherons : “on s’est aperçus que c’étaient les peuplements d’arbres les plus âgés, les vieux chênes, qui étaient tombés en premier”.

Les arbres les plus jeunes (15-20 ans) avaient moins souffert.

“Plus le boisement est hétérogène, mieux il résiste au vent”, souligne ce passionné, aujourd’hui adjoint à la Direction des espaces verts de la Ville de Paris pour superviser ces deux bois.

Les peuplements ont ainsi été diversifiés. Des arbres plus jeunes, de races et de tailles différentes laissent plus facilement passer le vent. Ils remplacent les îlots d’arbres identiques qui étaient regroupés en blocs, prêts à “s’effondrer comme une boîte d’allumette en cas de tempête”. 

Le bois a retrouvé sa sérénité, néanmoins, au détour d’un chemin, une souche ou un morceau de tronc d’arbre par terre, comme oublié, sont là pour nous rappeler cette tempête dévastatrice.

En voyant le bois dans cet état, passé le premier moment de stupeur, car on a du mal à croire ce qu’on voit, c’est l’émotion qui l’emporte. Le travail de remise en état semblait titanesque, pourtant il a été mené à bien, des arbres ont été replantés, et le bois retrouve un aspect forestier, même s’il reste encore ces trouées qui l’ont profondément marqué.  

Après avoir coupé les arbres et rassemblé le bois en stères le long des allées, dégagé les chemins forestiers, il était temps de replanter. 60 années seront nécessaires pour que le bois retrouve son aspect.

“On a utilisé la régénération naturelle, avec des graines, des glands, jusqu’à la plantation de hautes tiges”, explique Louis-Marie Paquet.

Les jardiniers ont ainsi planté des alisiers, robiniers, micocouliers, des tilleuls, des pins noirs…

“On retrouve petit à petit un aspect forestier”, dans les deux bois, car dès que la broussaille “dépasse notre hauteur d’homme, on a l’impression d’être en forêt”.

“La plantation diversifiée est aussi meilleure en cas de problème sanitaire”, ajoute t-il. Par exemple, si un marronnier est malade, il transmet moins facilement son mal en côtoyant d’autres essences d’arbres. La replantation s’est faite avec “des essences indigènes, des arbres et plantes locales, rien d’exotique”.

Le bois est meurtri, il garde des stigmates de cette tempête. “Le paysage qu’on avait avant 1999, on n’en retrouvera pas un équivalent avant 60 ans”, évalue le spécialiste. Mais, “on a gardé une parcelle témoin clôturée de 8 hectares” à Vincennes. M. Paquet assure que, si une nouvelle tempête devait arriver, les forêts seront “mieux armées » qu’en 1999, grâce à ce reboisement naturel.  Espérons ne plus revoir ce paysage de désolation.

sources : http://www.france24.com/fr/20091226-dix-ans-apr-s-temp-te-retour-bois-plus-vari-s-r-sistants-paris

35 commentaires pour “Bois de Vincennes après la tempête”

  1. ici aussi les cicatrices sont longues a penser, il tombe encore quelques beaux sujet fragilisés par la tempete puis par la secheresse de 2003. Restons positifs tout de meme quelques massifs forestiers fraichement replantés en 2000 commencent a avoir fiere allure. bonne soirée du fond de mon limousin Francine

  2. je ne sais pas qui va récupérer le bois mais il aura de quoi se chauffer pendant plusieurs hivers !! le mieux serait de le vendre et avec le produit récolté acheter, planter …
    Bonne soirée

  3. c’est formidable ce qu’ils ont fait,moi je ne le verrais pas dans son aspect original
    bonne journée et bises
    janine

  4. bonjour superbe la deuxieme photo avec la tempete de ce week end j’ai quelques arbres qui ont soufferts bonne semaine bises

  5. Bonjour,
    trés beau reportage, ton article nous fait remémorer un évènement majeur que l’on a tendance à oublier !
    Merci pour les robiniers, c’est ma rue !
    De retour d’un itinéraite sauvage où j’ai fait une rencontre gros bisous ROGER

  6. un petit coucou du soir avec un beau rayon de soleil….heureusement que la nature est assez forte pour ce remettre sur pied…mais du temps aura coulé…bisous de nous deux Francine.

  7. Vraiment de superbes articles ! Il est vrai qu’aujourd’hui on ne se rend compte de rien. La nature reprend ses droits comme on dit. Quel temps ces derniers jours, à ne pas mettre un photographe dehors ou presque. Je te souhaite une bonne semaine. Bises. YVes

  8. malheureusement nous ne pouvons rien contre les éléments déchaînes il faut des années pour que la nature pense ces plaies passe un bon dimanche pour nous le soleil est encore là bisous

  9. Je me souviens de cette terrible tempête et nous sommes allés quelques jours plus tard au bois de Vincennes. Triste spectacle que tous ces arbres centenaires couchés sur le sol leurs racines en l’air. Je sais que ta sortie avec Valérie est tombée à l’eau (c’est vraiment le cas de le dire). Pour les photos cela sera pour une autre fois. J’attends aussi une météo plus clémente pour aller faire quelques prises dans mon quartier où il reste encore de beaux endroits. On dirait la campagne à Paris.

  10. C’est vrai que le cicatrices sont bien présentes………
    Ici dans le Jura nous avons aussi été ravagés, même si nous sommes plus à l’intérieur des terres que Vincennes.
    bon dimanche

  11. Bonjour Francine,;
    Un sacré ravage. Les tempêtes ne font pas de cadeau.
    Jolies couleurs automnales. Bon dimanche Bisous

  12. vers les parcs à angers,quelques érables ont été aussi coupés et d’autres seront plantés

    passe d’agréables moments et bisous

  13. Bonsoir Francine. Sympathique ce banc mon amie sur cet ilot… lol Le remise en état d’un bois zqt toujours laborieuse car il faut du temps aux arbres pour pousser… Bisous…

  14. hello francine!!
    en tout cas, aujourd’hui c’était un temps à se balader avec ma toutoune!!
    mon coucou du jour en te souhaitant un bon dimanche,
    bise

  15. Je me souviens que la première fois que j’ai traversé le bois après la tempête, j’en avais eu les larmes aux yeux devant les dégâts. 

    Heureusement que l’on a reporté notre sortie car nous aurions été bien arrosées. Bon WE sous la pluie. Bises

  16. 1999 a été terrible. Nous avons la chance d’avoir deux belles forêts  tout près, elles ont beaucoup souffert et encore aujourd’hui, la tempête a laissé des traces, tout n’est pas reboisé. Je comprends la tristesse de ceux qui ont “élevé” la forêt et qui l’ont vu dévastée. Bon WE Francine.

  17. bonjour quand dame nature se fache rien ne lui résiste …. ce matin c’est le déluge si ça continue il va me falloir une barque …. bon samedi bises

  18. Hello francine!!

    Je me souviens de cette tempête, la forêt à coté de chez moi (j’habitais en haute-loire à l’époque) avit été dévastée, les sapins arrachés, c’était impresionnant!!

    je te souhaite un bon weekend avec ma bise du jour

  19. Bonsoir Francine, passage rapide avant une vision d’un HERCULE POIROT en famille lol
    Accalmie de la tempête pour le moment belle soirée , bisous

  20. bonsoir francine, quels souvenirs d’horreur cette tempête ! je m’en souviens aussi pour avoir eu des gros dégâts chez-nous.

    Bonne soirée.

  21. c’est magique ce que l’homme peut faire lorsqu’il l’aime et la respecte elle est à nouveau une belle foret bonne fin de journée et gros bisous janine

  22. gloup’s , oui ça doit faire bizarre de voir une si énorme nature déterioré! j’ai croisé les landes avant et après la tmepète..impressionnant la force de la nature! j’ai fais un petit passage à Marseille ou j’ai bien pensé à toi, et essayé de trouvé les “moulins”!! hihi.grosse bises et bon week end

     

  23. Bonsoir Francine. J’avais vu un reportage à la télé qui en parlait. C’est vrai que c’était effroyable au niveau des dégâts… Bon WE mon amie… Bisous…

  24. 1999 avait fait des dégâts. A cette époque là j’habitais les Yvelines et mon poux ronchon devant raccompagner sa fille à la gare d’Austerlitz, n’a pas pu sortir du village. Des arbres couchés sur toutes les routes. Il a pu rentrer avant les coupures d’électricité …. nous avions un portail électrique…. Je t’assure que je suis habituée au vent, mais là j’ai eu vraiment peur. Bises et bonne soirée ma Francine

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